Sylvain a été longuement interviewé dans le numéro 72 de J’Mag.
Mulford Sploodge est dans le dernier numéro du petit Solognot.
Page 5, sans aucun doute la meilleure de toutes.
Quatrième ouvrage de l’auteur montargois Sylvain Gillet, « Les enquêtes improbables de Mulford Sploodge », paru aux éditions Ramsay, offre un cocktail détonnant et déconnant d’absurdité maitrisée qui confine à la clairvoyance sociétale. On en redemande, histoire d’en priver les autres, pour notre bonheur et leur confort mental.
Par Jean-Luc Bouland
Né très près d’une cave champenoise, Sylvain Gillet en a gardé depuis le berceau un humour pétillant dont il n’a pu se débarrasser en s’installant dans le Montargois. Certains laudateurs de cet écrivain aux multiples talents, fricotant régulièrement avec les activités intérimaires de comédien, scénariste, réalisateur et bouffon assermenté, assurent même que ses cures assidues de pralines ne serviraient qu’à alimenter son insatiable verve littéraire. Ainsi, après un premier roman paru en 2015 chez Thot, et deux autres aussi délirants en 2020 et 2022 chez Ramsay, il récidive en ce mois d’octobre 2024 chez le même éditeur pour un 4ᵉ opus pas piqué des hannetons, même si des médisants mal informés susurrent au bord du Loing qu’il s’est surtout piqué la ruche pour en concocter les 33 nouvelles qui s’étalent à loisir sur les 280 pages de l’ouvrage.
Il suffit pourtant de lire la quatrième de couverture de cet OLNI (Objet Littéraire Non Identifié) pour comprendre que l’aventure livresque qui s’annonce ne nous laissera pas indifférents, ce que devraient confirmer ce dimanche 13 octobre les visiteurs du salon du livre de Sully-sur-Loire. « Non-sens, jeux de mots, loufoqueries, provocations, situations abracadabrantesques, délires, gauloiseries, burlesques » sont au rendez-vous à toutes les pages, au détour de chaque phrase, et même entre les mots. À croire qu’il a eu comme parrains dans une autre vie les inénarrables détectives privés (de moyens) Black & White, enfants protéiformes du duo Pierre Dac et Francis Blanche, ce qui l’aurait rendu furax.
Les enquêtes improbables de Mulford Sploodge, détective autant privé d’intelligence que d’empathie, exécrable jusqu’à l’outrance, nous laisserait même douter qu’elles soient réellement l’œuvre de Sylvain Gillet, celui-ci étant un auteur naturellement gentil, adulé de nombre des sommités des arts et lettres, et même de ses voisins, de l’avis de tous, et surtout de ceux qu’il impressionne. Serait-il paranoïaque ? Pas trop, quoique. « Je trouve tout de même fort suspect le fait que chaque année mon anniversaire tombe exactement le même jour que ma date de naissance. Avouez que c’est curieux », s’inquiète son héros (p124), qui n’a de ressemblance avec ceux de Dashiell Hammett que de très loin. Et si vous l’asticotez trop, ce qui n’étonnera pas ses proches, il risque de se prendre pour Zébulon et vous enchanter en sautant sur place sans s’arrêter, rien que pour rajouter des rebondissements à ses histoires (p188), qui n’en sont pas toujours.
L’éditeur vous aura prévenu, avec l’assentiment de l’auteur. Ne lisez pas plus de deux nouvelles de suite, sinon vous risquez une méningite, voire un décès par crise de rire suffocante. Entre la millième résolution d’enquête et le miroir de l’inconnu, la confrontation avec l’apprenti assassin et l’abracadabrantesque odyssée dans l’espace du héros, tout est vraiment parodique à souhait, quitte parfois à tourner en eau de boudin. Mais si ce sont ceux de la charcuterie Crémieux, son sponsor anonyme, tout sera pour le mieux, et pour le plus grand bien de vos neurones et de vos zygomatiques. Car comme dit la secrétaire de Mulford Sploodge, « c’est un menteur, un escroc, un prétentieux, un dépravé, un inculte ». Tout le portrait du double malfaisant de son auteur qui, lui, gagne vraiment à être connu. Et reconnu.
Lien vers le site :
https://www.magcentre.fr/316435-sylvain-gillet-en-quete-dun-public-improbable/
« Un polar hors normes, avec un personnage principal aussi stupide que sympathique. « Son humour est aussi dépassé que sa vision du monde. C’est un inculte total. Il me parle régulièrement des Misérables d’Émile Zola et croit que Séoul est en Afrique. Rends-toi compte : il télécharge des défilés militaires pour les regarder le week-end ! En plus, c’est le gars le plus corrompu que j’aie jamais vu. Il est macho, sexiste et pour ce qui est de ses opinions politiques, il me donne envie de gerber… ». Voici ce que Yolande dit de son patron, l’improbable Mulford Sploodge, détective privé, mais surtout d’intelligence. Découvrez les 33 enquêtes du détective le plus stupide jamais inventé.
Polar ? Oui, mais complètement décalé avec un enquêteur qui même s’il agace le lecteur, voire même qu’il l’insupporte au plus haut point, ne peut le laisser indifférent. Quand Sylvain Gillet m’a envoyé un message pour me demander de chroniquer son livre (parce que je l’avais déjà fait auparavant et qu’il avait aimé) [...], j’ai accepté parce que j’aime sa plume même si parfois, elle me surprend et me fait sortir de ma zone de confort (c’est le moins que l’on puisse dire ).
D’accord, quand j’ai commencé ma lecture, je ne me suis pas sentie sereine du tout, parce que je ne savais pas du tout où l’auteur allait m’embarquer avec son enquêteur, nul, il faut le dire. Mais qu’est-ce que c’est que ce polar ?
Seulement voilà, l’auteur, je l’ai déjà lu, je connais son style et comme toujours, je me suis laissée prendre au jeu de ce Mulford Sploodge complètement loufoque, grivois, qui ne se prend pas du tout au sérieux, vulgaire, qui nage en plein délire à chaque enquête. Il aime les femmes, il pense qu’elles se pâment toutes en sa présence et c’est un euphémisme. C’est un homme qui ne doute de rien et il pourrait même avoir le rôle d’un super héros. C’est lui qui raconte ses enquêtes à sa manière, il a un problème de mémoire parce qu’il navigue entre l’ère 140 de l’année 23434 à nos jours.
J’avoue, j’ai ri et je salue bien bas les jeux de mots de l’auteur qui manie ça vraiment très bien. C’est un régal et j’ai parfois pensé aux sketchs de Raymond Devos.
En début de livre, Sylvain Gillet préconise à ses lecteurs qu’il serait bon de ne pas lire plus de deux enquêtes par jour, c’est un conseil de l’Organisation internationale de la santé psychique, paraît-il ! Le ton est donné !
Le lien vers le blog :
« C’est un excellent antidote à la morosité ambiante, et par les temps qui courent, croyez-moi, c’est déjà beaucoup. J’ai suivi les aventures fantaisistes de Sploodge sans arrière-pensée, le sourire aux lèvres. Certes, cela n’a parfois ni queue ni tête, mais pour autant, ça se lit avec plaisir. On sent qu’il y a derrière une vraie maîtrise de l’écriture, avec un héros qui s’adapte à toutes les situations dans une temporalité étrange.
Les références sont savoureuses, truffées d’excentricités et de diversions en tout genre, sans oublier des jeux de mots habilement placés. Les personnages, bien que souvent ridiculisés, n’ont pas leur langue dans leur poche. Les dialogues sont volontairement absurdes, et on s’en amuse pleinement. L’auteur se lance dans une logorrhée débridée avec une liberté de ton rafraîchissante. On y retrouve une bonne dose de sens critique et d’autodérision, que l’on ne peut qu’apprécier. Sploodge, avec son côté un peu "beauf", agaçant, et irrécupérable, finit pourtant par se rendre attachant, presque pardonnable. Les péripéties sont délirantes et iconiques, et à travers elles, on voyage dans le temps avec une fluidité déconcertante.
L’auteur nous ravit avec un éloge savamment scabreux, cyniquement drôle, voire jubilatoire. Son sens inné du rythme, de la parodie et de l’absurde en fait un véritable défouloir littéraire. »
Ce livre est une compilation des 33 enquêtes du détective Mulford Sploodge écrit par Sylvain Gillet et paru aux éditions Ramsay en 2024.
Difficile, voire impossible de résumer 33 enquêtes au ton absurde et à l’humour polymorphe de Mulford Sploodge. Que dire sinon qu’en ce jour indéterminé, les clients ne se bousculaient pas à sa porte, comme à quasiment aucune de ses enquêtes. Que, malgré cette absence de bousculade, il se trouve toujours un nouveau client pour toquer à sa porte. Qu’il est assez rare qu’on y trouve la moindre trace d’enquête. Parfois, Sploodge nous sort la résolution de son chapeau tel un magicien avec un lapin. Que tout y est absurde, les enquêtes, les noms des personnages et le motif des enquêtes, voire leurs éventuelles résolutions.
Si vous achetez cet ouvrage pour le plaisir des enquêtes, ne l’achetez pas ! Si vous aimez rire, l’absurde, les calembours, le non-sense et autres variations autour du rire, alors dévorez Sploodge ! Attention, je conseille néanmoins de ne pas dépasser 2-3 enquêtes par jour car sinon, vous friseriez l’overdose.
« On rit beaucoup, que ce soit de la bêtise insondable de l’anti-héros, des quiproquos, de ses calembours ou de ses jeux de mots. »
Sylvain Gillet interviewé sur la chaine Youtube « Rencontres de salons »
(MPEG4 – 270.8 Mio)
Sylvain Gillet est né le 21 octobre 1968 à Reims.
Il a été comédien, réalisateur, scénariste.
Son premier roman Ludivine comme Édith sort en 2018 chez Thot.
Suivront Commedia Nostra en 2020, puis Venenum en 2022.
Les Enquêtes Improbables de Mulford Sploodge est son quatrième livre paru, le troisième chez Ramsay.
Sylvain Gillet est gentil et mérite d’être connu.